Le Tatami
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Pièce japonaise traditionnelle de 6 jo, avec tatami et shoji.
L'élément dans le coin gauche présente une découpe, cas assez rare. |
Dans l'architecture traditionnelle japonaise, un
shoji est une paroi ou une porte constituée de papier
washi translucide monté sur une trame en bois. Les
shoji sont généralement désignés comme des portes coulissantes et conservent un espace qui serait nécessaire pour une porte à charnière. Le
shoji est utilisé autant dans les maisons traditionnelles que celles de type occidental, et particulièrement en
washitsu, et sont considérées maintenant au Japon comme nécessaires pour « avoir l'air japonais ».
Le
washi (lit. « papier japonais ») est le papier fabriqué artisanalement au Japon depuis 1 300 ans. Ce papier aux longues fibres de mûrier entrelacées est connu pour sa légèreté, sa flexibilité et sa solidité.
Il en existe plus de quatre cents sortes, aux motifs et aux couleurs variés, qui sont utilisées pour rédiger des cartes ou invitations, recouvrir des boîtes ou encore fabriquer des emballages, des faire-part, des abat-jour ou des cerfs-volants.
Les fibres utilisées les plus connues portent les noms de
kozo,
gampi et
mitsumata. Chacune d'entre elles confère au papier des caractéristiques particulières.
On l'appelle souvent, par erreur, papier de riz en occident, alors qu'il est fabriqué à partir des fibres du mûrier.
Le
tatami (lit. « rempli, tassé ») est le revêtement traditionnel du sol des
washitsu dans les habitations japonaises, maisons, temples, etc.
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Washitsu avec tokonoma |
Les
washitsu sont des pièces de style japonais en tatamis.
Les
washitsu sont en tatami par opposition aux sols du reste du logement. La taille des tatamis est standardisée même si il y a quelques différences selon les régions ; à Tokyo, les dimensions sont de 1,76 par 0,88 mètres. L'aire d'un tatami, le
jo, sert d'unité de mesure de la taille des
washitsu et même des pièces de style occidental au Japon.
Les
washitsu sont séparées par des portes coulissantes appelées
shoji et
fusuma. Les
fusuma sont couvertes des deux côtés de tissu ou de papier alors que les
shoji, autrefois appelés
fusuma shoji, sont formes d'un cadre en bois avec du papier japonais translucide (
shojigami) d'un côté. Les
shoji sont aussi installés devant les fenêtres comme décoration. On trouvait également autrefois des paravents, appelés
byobu.
Les pièces en tatami ont aussi fréquemment un
tokonoma (lit. « alcôve décorative ») qui ajoute un espace formel de décoration. La biographie du moine Kakunyo (1270-1351) contient déjà des descriptions de
tokonoma.
On peut y trouver un
kotatsu (lit ; « table basse chauffante ») autour duquel on s'assoit sur des
zabuton (coussins). Pour dormir, on déplace le
kotatsu afin de pouvoir étaler les futons.
C'est, partout dans le monde, le sol sur lequel se pratiquent les arts martiaux japonais, recouvrant intégralement le sol du
dojo ajoutant de la souplesse par rapport au sol traditionnel.
Fabrication
Les tatamis sont traditionnellement fabriqués avec des couches de paille de riz superposées et entrecroisées puis compressées constituant le matelas, et recouvert d'une paille tissée de grande qualité. L'odeur relativement forte du tatami neuf (la paille est alors verte) s'atténue par la suite. Les bords longitudinaux sont cachés par un ourlet participant à l'esthétique de l'ensemble. Leur poids varie entre 25 et 30 kg. Leur épaisseur est d'environ 5cm. Le tatami existe aussi aujourd'hui en matériaux synthétiques (sandwich mousse et carton).
La taille standard permet aujourd'hui une production industrielle aisée, mais on trouve encore de nombreux artisans spécialisés dans la pose de ce composant, qu'il s'agisse d'un aménagement d'un nouvel édifice ou tout simplement du remplacement du revêtement de surface, le matelas étant conservé. L'assemblage est mécanisé, le revêtement est cousu sur le chant du matelas sur une machine, ou à la main dans le cas de découpes spéciales.
Mise en œuvre
Le tatami est posé sur un plancher grossier d'accueil s'appuyant lui même sur la charpente. Il n'est pas fixé mais simplement emboîté en force. Son démontage est aussi rapide que la pose. Un outil plat suffit à soulever le premier élément, on retire ensuite tous les autres sans problème.
Utilisation
Le revêtement peut supporter plusieurs années s'il est l'objet de soins. On se déchausse obligatoirement (on ne garde pas même les chaussons) avant de pénétrer une pièce en tatami. De couleur vert bambou lorsqu'il est neuf, il devient jaune paille en séchant. Il n'est pas rare de voir la trace de meuble ou de tapis.
Son entretien se limite à un époussetage régulier et un nettoyage occasionnel avec un chiffon humide.
Pour dormir, les japonais déroulent chaque soir leur futon directement sur les tatamis puis le rangent le matin dans le
oshiire, gagnant ainsi de la place et permettant aux tatamis et au futon de s'aérer. L'utilisation de tatamis posés directement sur une moquette est d'ailleurs déconseillée à cause des problèmes d'évacuation de l'humidité.
Dimensions (jo)
Les dimensions traditionnelles du tatami sont 91 cm x 182 cm, mais ces dimensions, si elles conservent toujours le rapport 1:2, peuvent varier quelque peu suivant la région du Japon : ainsi, à Tokyo, leur dimension est de 88 cm x 176 cm.
Ces dimensions fixes en font une unité de mesure pour les pièces, appelée alors
jo. Encore aujourd'hui, on parle couramment d'une pièce de 8 tatamis, comprenez une pièce qui peut accueillir 8 tatamis.
De ce fait la largeur du tatami devient le module de référence dans la construction de l'habitat traditionnel : les pièces, mais aussi les portes, les fenêtres, les volets, sont dimensionnés dans cette unité.
Disposition
La disposition des tatamis suit certaines conventions.
Pour les petites pièces, par exemple de 4,5 tatamis, on peut aussi utiliser des demi-tatamis (91x91cm).
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Sur les fiches descriptives posées dans les agences immobilières, on reconnaît les pièces en tatamis par le dessin systématique de la disposition des éléments de tatamis. |